Marseille, le 31 mai 2022

Dans une étude publiée dans la revue Cell, l’équipe du Pr Emmanuelle CHARAFE-JAUFFRET et du Dr Christophe GINESTIER, Institut Paoli-Calmettes / CRCM (Centre de Recherche en Cancérologie de Marseille) ainsi que leurs collègues de l’Institut Curie décrivent le rôle épigénétique d’un ARN non-codant dans le développement de certaines tumeurs agressives du sein. Ces résultats sont importants car ils pourraient expliquer plus largement des biais de genre dans la prédisposition à certaines pathologies.

Les progrès de la recherche médicale ont grandement amélioré la prise en charge thérapeutique des patientes atteintes de cancer du sein. Aujourd’hui près de 9 femmes sur 10 sont en rémission complète à 5 ans suite à des détections précoces de la maladie. Malgré ces progrès, le cancer du sein reste le cancer plus fréquemment observé chez les femmes et représente la première cause de décès par cancer. Une partie des efforts de la communauté scientifique est désormais concentrée sur la compréhension des phénomènes initiateurs de la maladie afin d’optimiser la prise en charge précoce des patientes. C’est dans ce contexte que les chercheurs ont identifié le rôle de XIST, un ARN noncodant, initialement connu pour orchestrer l’inactivation d’un des chromosomes X chez la femme.

Tous les mammifères disposent de deux chromosomes sexuels. Les mammifères femelles possèdent deux chromosomes X, contrairement aux mâles qui ont un chromosome X et un Y. On connaît le rôle de XIST dans l’initiation de l’inactivation d’un des deux chromosomes X de la femelle afin de pallier à la surexpression des gènes portés par ce chromosome. Or, ce chromosome X doit rester inactivé pour toute la durée de vie de la cellule. Et ce que viennent de démontrer les chercheurs, c’est que XIST joue également un rôle important dans le maintien de l’inactivation du chromosome X.