Marseille le 2 mai : le 30ème patient a été traité par thermo-chimiothérapie à l’Institut Paoli-Calmettes pour une tumeur de la vessie non infiltrante résistante au BCG. Une stratégie thérapeutique innovante très peu développée en France, dont les premiers résultats sont particulièrement encourageants.

    Mise en œuvre depuis octobre 2016 par les équipes d’urologie et d’oncologie de l’IPC, la thermo-chimiothérapie est proposée à des patients atteints d’un cancer de la vessie non infiltrant résistant au BCG. Cette nouvelle technique thérapeutique repose sur une synergie anti-tumorale entre la chimiothérapie et une hyperthermie de 42°C+/-1. La mitomycine, chimiothérapie déjà utilisée en traitement standard, est chauffée à 42°C, puis instillée dans la vessie pendant une heure. La prise en charge s’effectue en ambulatoire, à l’hôpital de jour médical, avec une anesthésie locale.

    70 % des cancers de la vessie diagnostiqués sont des tumeurs superficielles qui n’infiltrent pas le muscle. Mais ces tumeurs sont associées à un fort risque de récidive et/ou de progression, nécessitant un traitement post-opératoire. Le parcours de soins inclut donc une chirurgie (résection de la tumeur), suivie par de la chimiothérapie (mitomycine C) pendant 6 à 8 semaines et/ou de l’immunothérapie par BCG.

   Jusqu’alors, en cas de rechute malgré cette prise en charge post-opératoire, la cystectomie (ablation de la vessie) constituait la seule alternative possible. Une chirurgie lourde d’ablation de la vessie à laquelle, par ailleurs, tous les patients ne sont pas éligibles.

Ainsi, la thermo-chimiothérapie pourrait constituer une alternative thérapeutique significative permettant d’éviter une cystectomie. Le recul de deux ans et demi permet d’ores et déjà une première évaluation de la tolérance et de l’efficacité de la technique. Les premiers résultats sont encourageants : entre 30 % et 50 % des patients résistants au BCG pris en charge par thermo-chimiothérapie n’ont pas eu de récidive à ce jour.